Instrument PME, un programme de soutien européen au financement des projets innovants des PME, est très populaire. Seules les propositions qualitatives les plus convaincantes sont sélectionnées. Comment éviter les erreurs, gagner de l’argent et faire partie des bénéficiaires ? On vous donne quelques conseils utiles pour éviter les erreurs les plus fréquemment commises...
L’Instrument PME est destiné à tous les types de petites et moyennes entreprises européennes ayant un fort potentiel d’innovation et souhaitant se développer et s’internationaliser. Cet outil de soutien et de financement concerne tous les types d’innovations, y compris les non-technologiques. Il vise plus particulièrement à accélérer le parcours vers le marché des innovations de rupture.
Comme ce programme de financement est très populaire auprès des PME, la compétition est rude entre les entreprises qui ont posé leur candidature avec un taux de réussite de 10% seulement.
Que contient l’Instrument PME ?
Il comprend trois phases, dont un service de coaching et de mentorat, et il n’y a pas de sujets définis.
En fonction de la maturité des projets proposés, les entreprises peuvent poser leur candidature pour une étude de faisabilité - Phase 1 ou une proposition « du concept à la mise sur le marché » - Phase 2.
Les bénéficiaires de la Phase 1 reçoivent un montant forfaitaire de 50 000 euros et le projet devrait avoir une durée d’environ 6 mois.
La Phase 2 aide les entreprises à transformer leur concept commercial en un produit, service ou processus commercialisable qui est conforme à la stratégie de croissance de l’entreprise. Les bénéficiaires reçoivent entre 0,5 et 2,5 millions d’euros, mais peuvent demander un montant plus ou moins élevé. Il faut normalement 12 à 24 mois pour finaliser ces projets.
Qu’est-ce qui n’allait pas dans ma proposition ?
Plus de 2000 propositions sont soumises à chaque date limite et la plupart d’entre elles échouent, car certains aspects importants des projets ne sont pas mis en valeur.
Voici quelques-unes des principales erreurs à éviter si vous souhaitez soumettre une proposition excellente :
1. Aucune valeur ajoutée au niveau européen
Très souvent, les entreprises oublient de souligner l’importance du projet au niveau européen et international. Le projet devrait aider à résoudre des défis auxquels l’Union Européenne fait face, à améliorer la compétitivité dans des secteurs stratégiques, à vendre des technologies et des produits européens outremer.
2. Aucune description claire de l’aspect disruptif de l’innovation
Le projet devrait présenter aux évaluateurs une innovation créatrice de marché, une innovation durable, une innovation en matière d’efficacité. La proposition doit démontrer que l’innovation est différente des solutions existantes.
3. Aucune stratégie de propriété intellectuelle
Une proposition sans stratégie solide ne pourra pas bénéficier d’un financement. Une bonne stratégie devrait inclure une assurance de « liberté d’action ».
4. Ne pas avoir de stratégie de commercialisation ciblée
La stratégie de commercialisation doit expliquer la façon dont l’entreprise prévoit d’atteindre les clients cibles : soit directement par leurs propres canaux de vente, soit indirectement par l’intermédiaire de distributeurs ou de contrats de licence.
5. Aucune description claire de l’impact commercial
Les évaluateurs considèrent l’impact commercial comme le principal critère de sélection. L’entreprise doit montrer dans sa proposition quels sont les débouchés sur le marché international. Elle doit aussi présenter une stratégie crédible de « mise sur le marché » et faire comprendre à l’évaluateur le contexte et la chaîne de valeur. La proposition doit non seulement montrer l’impact pour la PME, mais également pour l’UE (économique et social)
6. Un business plan pas assez ambitieux
L’UE recherche des entreprises ayant des ambitions internationales. La proposition de projet doit donc inclure un modèle commercial évolutif (risque élevé-croissance élevée)
7. Mauvaise analyse des concurrents
L’absence de concurrents déclenchera des signaux d’alarme chez les évaluateurs : il n’existe peut-être pas de marché pour le produit ou l’entreprise candidate n’a probablement pas réalisé suffisamment d’études de marché pour identifier les concurrents potentiels. Il faut toujours inclure dans la proposition un tableau comparatif des concurrents qui quantifie les avantages par rapport aux produits concurrents.
8. Validation des clients insuffisante
Les propositions de la phase 2, en particulier, n’arrivent souvent pas à convaincre que la solution a été validée par les clients cibles : que ce soit par des études de marché, des études pilotes ou au moyen de lettres de soutien émanant de clients ou de partenaires potentiels.
9. Projections financières irréalistes
Il faut toujours expliquer la manière dont vous êtes arrivé à vos projections financières, à la fois selon une approche « ascendante » (nombre de contrats/clients que vous espérez atteindre) et une approche « descendante » (% de part de marché), afin de démontrer la validité de ces estimations.
10. Aucune segmentation claire des clients
Il s’agit d’une erreur souvent commise, à savoir que la proposition ne présente pas clairement les clients cibles (y compris ceux qui sont des adopteurs précoces) ou la taille globale du marché potentiel. Il faut toujours veiller à être le plus spécifique possible en ce qui concerne le segment que vous visez, plutôt que de formuler des généralités.
Malgré la concurrence et la procédure de candidature fastidieuse, l’Instrument PME reste pour les petites entreprises une opportunité très intéressante d’innover et de se développer. Il s’agit d’ailleurs de la raison principale qui motive les entreprises à poser leur candidature.
Plus d'informations? Besoin d'aide ?
Pour plus d’informations concernant l’Instrument PME, vous pouvez-vous adresser à votre National Contact Point à Bruxelles, ainsi qu'à Enterprise Europe Network. Ces deux services sont hébergés par hub.brussels.
Ou contactez en direct Elena Angiolini au +32 2 800 08 42